A l'instar de leur homologues couleur, les dias N/B sont particulièrement
belles.
Pour les obtenir, plusieurs méthodes sont envisageables.Sommaire
Une diapositive doit répondre à certains critères:
- image positive
- contraste élevé (gamma d'env. 1.5-2.0)
- support de la pellicule aussi clair que possible
Bien que ce ne soit pas leur vocation primaire, il est possible de tirer sur
papier des diapositives N/B.
Tetenal propose un kit utilisable avec du papier N/B normal.
Il est aussi envisageable d'utiliser une procédure similaire à l'inversion de
pellicules normales (voir plus bas) adaptée aux papiers (révélateurs à
faible contraste).
La pellicule la plus connue est l'Agfa Scala
qui est une pellicule prévue pour cet usage avec un traitement spécifique.
Kodak commercialise un kit de traitement le "KODAK T-MAX 100 Direct Positive Film
Developing Outfit" (documentation J-87) utilisable avec les TMax 100, le Technical
Pan et, probablement, d'autres pellicules conventionelles.
Le même type de traitement se trouve (ou se trouvaient, pas sûr qu'ils
existent encore) chez Ilford sous le nom "Ilfodia" et chez
Tetenal sous le nom "SW-Dia-Kit".
Ce type de kit utilise le même principe que le chapitre décrit plus bas, l'inversion
étant généralement chimique par simplification.
Il est également possible d'utiliser n'importe quelle pellicule N/B et de l'inverser
durant son traitement pour obtenir un positif.
Dans la pratique, seuls les films de basse sensibilité ont un support suffisamment clair.
Le principe consiste à inverser la pellicule durant son traitement:
- Exposition
- Premier développement, l'image est négative
- Blanchiment et clarification, l'image argentique négative est dissoute et éliminée
- Seconde exposition
- Second développement, l'image est positive
Quelques exemples:
Exemple (tirée d'un livre de M. Marchesi) avec des produits Ilford, mais cette
méthode peut être facilement adaptée à d'autres produits:
- Pellicule Ilford Pan F
exposée à 50 ISO
- Premier développement (8min à 20°C/68°F):
PQ Universal 1+4 auquel on ajoute 30ml/litre de solution à 10% (100gr et eau pour faire 1
litre) de sulfocyanure de potassium.
N'ajouter la solution de sulfocyanure qu'au moment du développement, le révélateur se
conserve mal.
- Lavage intermédiaire (5 changements d'eau)
- Blanchiment (5min à 20°C/68°F):
Bichromate de potassium 5g (Attention ! Le bichromate est cancérigène et peut créer de
sévères brûlures)
Eau pour faire 1000ml
Acide sulfurique concentré 5ml (Attention ! L'acide sulfurique peut créer de sévères
brûlures, mélangez-le lentement à l'eau)
- Lavage intermédiaire (2 changements d'eau)
- Clarification (durée jusqu'à clarification complète du film):
Sulfite de soude anhydre 50g
Eau pour faire 1000ml
- Lavage intermédiaire intense durant 5min
- Exposition: sortir la spire et l'exposer à une lampe de 500W durant 1min30s au minimum
pour chaque face
- Deuxième développement (à 20°C/68°F):
PQ Universal dilution 1+4 durant 5min ou
PQ Universal dilution 1+9 durant 8min
(SANS sulfocyanure de potassium !)
- Lavage intermédiaire (2 changements d'eau)
- Fixage comme toute pellicule normale
- Lavage final comme toute pellicule normale
- Séchage comme toute pellicule normale
Un premier exemple utilisant une inversion chimique se trouve dans la publication
Kodak J-1 (20MB !).
Un autre exemple pour des films TMax 100/400 films (35mm et 120) publié dans
l'édition de mars/avril de "Darkroom & Creative Camera
Techniques" et postée sur rec.photo.darkroom par Paul Moshay:
-
Premier
révélateur:
- Eau à 50°C (125°F) 750 cc
- Métol 2 gr
- Sulfite de sodium anhydre 100 gr
- Hydroquinone 5 gr
- Carbonate de sodium mono-hydraté 60 gr
- Thiosulfate de sodium penta-hydraté 16
gr
- Bromure de potassium 4 gr
- Eau froide pour faire 1 litre
Développer pendant 10 min à 20°C (68°F) - agitation constante mais non
vigoureuse. Traitement à bain
perdu.
NOTE: vous pouvez utiliser du Kodak D76 ou Ilford ID11 courant en ajoutant:
- Carbonate de sodium 15 gr
- Thiosulfate de sodium 4 gr
- Bromure
de potassium 1 gr
pour 250ml par rouleau.
-
Lavage
2 minutes en eau courante.
-
Blanchiment:
- Bichromate de potassium 9.5
gr
- Acide sulfurique 12 cc
Agiter 3 minutes. Après ces 3 minutes la lumière peut être allumée et le
reste des opérations effectuées en lumière ambiante.
-
Lavage
3 minutes en eau courante.
-
Clarification:
- Eau 1000 cc
- Sulfite de sodium anhydre 50 gr
Agiter pendant 1 minute.
-
Rinçage
2 minutes dans de l'eau.
-
Ré-exposition à
la lumière
Exposer le film à la lumière blanche d'une lampe flood ou halogène dans
un réflecteur à 1.50m (5 pieds) pendant 2 minutes.
Le film peut rester sur sa spire. Tourner la spire pour assurer une
exposition complète du film.
Ne pas exposer directement à la lumière du soleil.
-
Deuxième
développement
Dektol 1:2 pendant
3 minutes.
-
Lavage
3 minutes.
-
Fixage
5 minutes dans un fixateur habituel tannant.
-
Eliminateur
d'hyposulfite, lavage et
séchage usuels.
NOTES:
Le temps du premier révélateur est à considérer comme un point de départ.
Le premier révélateur est l'étape la
plus critique, il faut essayer de maintenir toutes les variables, temps,
température et agitation, aussi constantes que possible.
Exposez un rouleau ou deux d'essai pour arriver à un temps et une exposition
adéquates à votre système.
Les films
TMax 100
et 400 peuvent être utilisés à leur sensibilité nominale mais le
traitement doit être adapté en conséquence.
Pour obtenir des dias
sépia, vous pouvez remplacer le deuxième révélateur Dektol par une solution
de 2gr/l de sulfure de sodium.
Il s'agit de copier le négatif sur une autre pellicule négative, obtenant ainsi un
positif.
Pour compenser le faible contraste du négatif d'origine, gamma d'env. 0.6, il faut une
pellicule et un traitement donnant un contraste élevé: gamma d'env. 2-2.5.
Pour des négatifs N/B, une pellicule ortho ou sensible au bleu uniquement est suffisante.
Pour des négatifs couleur, il faut utiliser une pellicule panchromatique.
Seules conditions pour les pellicules de reproduction: un contraste élevé, un support
clair et, bien sûr, une bonne définition.
Pour l'exposition, on peut procéder de deux manières:
Avantages:
- négatif original non modifié, d'où tirages papier possibles et pas de
risques pour l'image originale
- pas de limitation pour le choix de la pellicule d'origine (couleur comprise)
- modification du contraste facile et sans risques en adaptant la chimie
Inconvénients:
- perte de qualité due à la duplication
Exemple de pellicules/chimies valables tant pour une exposition par contact que
par repro-photographie:
Parmi les films spécifiques pour ce genre de travail, le Kodak
Fine Grain Release Positive Film (5302) qui n'est sensible qu'au bleu, ce
qui facilite sa manipulation sous éclairage inactinique classique (ambre), développé dans du D-76
(contraste normal) ou Dektol (contraste élevé). La sensibilité de ce film sous éclairage riche en bleu (tubes fluorescents)
semble se situer autour de 6 ISO.
Parmi les autres films utilisables, citons:
J'ai souvent utilisé l'Agfa Ortho 25,
orthochromatique et manipulation sous éclairage inactinique rouge, exposé à 8 ISO développé dans du révélateur papier
comme le D-72 (ou Dektol) pendant 4 min à
20°C/68°F.
Cette pellicule n'est malheureusement plus fabriquée, dès que mon
stock sera épuisé, je passerai probablement au Macophot Ort 25 ou au Kodak
Technical Pan (2415), panchromatique et manipulé dans le noir
total, développé probablement dans du D-19 ou Dektol:
Contrast Index |
KODAK Developer |
Development Time
(minutes at
20°C /68°F) |
Exposure
Index |
High 2.50 |
DEKTOL |
3 |
200 |
2.40 to 2.70 |
D-19 (1:2) |
4 to 7 |
100 to 160 |
2.25 to 2.55 |
D-19 |
2 to 8 |
100 to 200 |
1.20 to 2.10 |
HC-110 (Dil B) |
4 to 12 |
100 to 250 |
1.25 to 1.75 |
HC-110 (Dil D) |
4 to 8 |
80 to 125 |
1.10 to 2.10 |
D-76 |
6 to 12 |
64 to 125 |
1.00 to 1.50 |
MICRODOL-X |
8 to 12 |
32 to 50 |
0.80 to 0.95 |
HC-110 (Dil F) |
6 to 12 |
32 to 64 |
Low 0.50 to 0.70 |
TECHNIDOL Liquid |
5 to 11 |
16 to 25 |
On place le négatif sur la pellicule de destination, émulsion contre émulsion et on
expose avec un agrandisseur, par exemple.
Avantages:
- pas d'équipement spécial
- perte de qualité assez faible
- idéal pour de très faibles quantités
Inconvénients:
- exposition délicate
- risques de poussières accru
- faible production
On photographie le négatif original au travers d'un appareil photo, soufflet, optique
macro et accessoire de repro.
Pour les puristes, un statif de reproduction équipé d'une optique spéciale pour les
rapports 1:1 permet de maintenir une meilleure qualité d'image mais cet appareillage
spécialisé est relativement onéreux si l'usage est peu fréquent.
Avantages:
- idéal pour les gros volumes
- exposition facile
- recadrage possible
Inconvénients:
- perte de qualité plus importante
- équipement spécialisé nécessaire
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